, 16 octobre 2025

Sonia Veilleux, ing. : branchée à l’efficacité énergétique

La sobriété énergétique jouera un rôle clé dans la construction du monde de demain. Pour Sonia Veilleux, ingénieure et cofondatrice d’Ambioner, c’est aussi un engagement de longue date. Portrait d’une experte de la performance énergétique.

Cet article s’inscrit dans la collection « VOIR GRAND ».
Par Annie Labrecque, journaliste.


Quand Sonia Veilleux termine ses études en génie mécanique à l’Université Laval en 2003, elle fait sa première expérience de travail chez Ecosystem, une entreprise spécialisée dans l’optimisation énergétique des bâtiments existants.

« J’allais sur le terrain pour trouver des solutions afin de réduire la facture énergétique des clients. On proposait des projets clés en main avec garantie de résultats. C’est là que j’ai trouvé ma voie », se souvient-elle.

Elle découvre le monde de la mécanique du bâtiment et de l’efficacité énergétique — un terrain de jeu concret, stimulant et au diapason de ses valeurs environnementales.

Peu à peu, l’idée de lancer sa propre entreprise fait son chemin. En 2009, elle passe à l’action et cofonde Ambioner avec Miguel Sousa. Le nom est un amalgame des mots portugais ambiente (environnement) et energia (énergie).

 

Sonia Veilleux, ing., cofondatrice et directrice générale, Ambioner

« Notre rôle en ingénierie est de s’assurer qu’on utilise la bonne énergie au bon endroit et avec les bonnes technologies pour rendre notre environnement bâti le plus efficace possible. »

 

 

Quinze ans plus tard, la firme d’ingénierie compte désormais plus de 80 employés répartis dans deux bureaux, un à Québec et l’autre à Montréal. Sonia Veilleux porte aujourd’hui le chapeau de directrice générale, mais elle a toujours un rôle actif dans la mise en service de projets d’envergure. Elle accorde une importance particulière à cette étape, qui est un puissant levier pour améliorer la performance d’un bâtiment.

« C’est beau d’avoir de bonnes idées à l’étape de la conception, mais encore faut-il qu’elles se traduisent concrètement une fois le bâtiment en fonction. La mise en service permet justement de s’en assurer. Elle agit comme une assurance qualité en prévision de la livraison au client », insiste l’ingénieure.

Autrement dit, son équipe conçoit des systèmes performants sur papier tout en livrant réellement les résultats attendus sur le terrain.

 

Vers une ingénierie intelligente et diversifiée

Sonia Veilleux souligne que les défis liés à l’énergie ne se limitent pas à l’efficacité des systèmes. Une démarche globale doit être prise en compte dès le début de la conception quand on cherche la performance énergétique. Orientation des bâtiments, qualité des enveloppes (murs, toitures, fenêtres), apports solaires passifs : les solutions sont souvent aussi simples qu’efficaces… à condition d’être bien coordonnées !

« Notre rôle en ingénierie est de s’assurer qu’on utilise la bonne énergie au bon endroit et avec les bonnes technologies pour rendre notre environnement bâti le plus efficace possible », résume-t-elle.

Ces dernières années, de nombreuses écoles primaires ont été construites selon les principes d’efficacité énergétique. Parallèlement, plusieurs hôpitaux misent sur la récupération de chaleur pour optimiser leur performance énergétique.

L’ingénieure Sonia Veilleux a vu l’évolution du discours sur l’énergie au fil du temps. « Il y a 20 ans, on parlait surtout d’économiser de l’argent. Puis, on a réalisé qu’il fallait surtout utiliser l’énergie de manière intelligente. »

Aujourd’hui, le mot-clé est sur toutes les lèvres : décarbonation. Il ne suffit plus de consommer moins, il faut consommer mieux, en choisissant des sources d’énergie à faibles émissions de gaz à effet de serre. Ce virage a été accéléré, selon elle, par les nombreux incitatifs gouvernementaux qui ont encouragé l’adoption de pratiques durables.

Elle prône d’ailleurs la diversification des sources d’énergie. Bien que l’hydroélectricité soit une solution très propre, elle voit le potentiel d’autres énergies renouvelables, comme le solaire, l’éolien, la marée motrice et la géothermie.

Même si l’ingénieure et son équipe demeurent à l’affût des nouvelles technologies, elle rappelle d’exploiter ce qui est déjà en place. « Oui, il faut innover, mais on n’utilise pas encore tout le potentiel des technologies actuelles. Une thermopompe, par exemple, peut être cinq fois plus efficace qu’une plinthe électrique », insiste-t-elle.

De bâtiment en bâtiment, le travail de Sonia Veilleux façonne un avenir énergétique plus durable.

 

Les cinq leviers pour optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments

  1. Réaliser un audit énergétique dans le cas d’un bâtiment existant et recourir à la simulation énergétique pour une construction neuve.
  2. S’assurer de minimiser les besoins en énergie grâce à une enveloppe performante.
  3. Choisir des systèmes mécaniques performants et adaptés aux besoins du bâtiment.
  4. Former adéquatement les équipes d’exploitation et d’entretien des bâtiments.
  5. Faire le suivi énergétique des systèmes et apporter des correctifs, si nécessaire.

 

 

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