, 27 janvier 2023

Céleste Robert, ing. : entre hockey et tuyauterie

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Après plusieurs années passées aux États-Unis, Céleste Robert, une Québécoise formée en génie mécanique à l’Université de Norwich dans le Vermont, revient s’installer chez elle, en Abitibi-Témiscamingue.

Cet article s’inscrit dans la collection « Professionnel formé à l’étranger ».

Par Valérie Levée, photos : Denis Bernier


C’est par le hockey que Céleste Robert a pris le chemin du génie. Jeune joueuse de hockey, elle était entraînée par un gardien de but des Huskies de Rouyn-Noranda, qui est ensuite entré à l’Université McGill pour poursuivre son parcours de hockeyeur et entreprendre un baccalauréat en génie mécanique. Marchant sur ses traces, Céleste Robert choisit elle aussi d’étudier en génie mécanique tout en continuant à jouer au hockey. C’est ainsi qu’à 15 ans, elle quitte Rouyn-Noranda pour poursuivre ses études et sa passion aux États-Unis. Elle y termine son secondaire et intègre l’équipe féminine de hockey de l’Université de Norwich, puis entame son bac en génie mécanique. « Des universités avec une équipe féminine de hockey et où l’on peut faire des études en génie, il n’y en a pas beaucoup. J’ai été chanceuse de pouvoir aller dans un établissement qui offrait ce que je voulais », relate Céleste Robert.

Quatre années d’études bien occupées

Durant les quatre années que Céleste Robert passe à l’Université, elle reçoit évidemment un enseignement en génie mécanique, mais elle suit aussi d’autres cours généraux et liés aux arts, car il n’y a pas d’équivalent du collégial aux États-Unis. Elle s’inscrit par exemple à un cours de création littéraire. « Ça m’a beaucoup aidée à améliorer mon écriture, à bien m’exprimer quand j’écris des courriels aux clients ou aux fournisseurs », reconnaît-elle. Elle suit aussi un cours de dessin, et les notions de perspective lui donnent une longueur d’avance pour voir en 3D des équipements techniques. « Je faisais entre 18 et 21 crédits par session, et avec le hockey je n’avais pas beaucoup de temps pour faire autre chose », se souvient-elle.

En réalité, Céleste Robert trouve quand même le temps de faire quelques travaux à distance pour Moreau, une entreprise de construction de Rouyn-Noranda. Même entre les périodes scolaires, elle ne chômait pas : soit elle rentrait à Rouyn-Noranda travailler chez Moreau, soit elle profitait de bourses de recherche pour s’initier au travail de laboratoire. Pendant deux étés, elle réalise dans le cadre de travaux de recherche des analyses thermiques sur des matériaux nanocomposites.

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Des universités avec une équipe féminine de hockey et où l’on peut faire des études en génie, il n’y en a pas beaucoup. J’ai été chanceuse de pouvoir aller dans un établissement qui offrait ce que je voulais.

Céleste Robert, ing. — Moreau

Retour à rouyn-noranda

Après son baccalauréat, son expérience en recherche lui donne envie de poursuivre ses études pour faire une maîtrise, idéalement aux États-Unis. Elle postule dans quelques laboratoires et retourne travailler à Rouyn-Noranda en attendant les réponses avec impatience. Mais celles-ci sont négatives, ou, si elles sont positives, elles ne sont pas accompagnées d’une bourse scolaire. Céleste Robert doit réviser ses plans ; heureusement, elle a déjà fait ses preuves chez Moreau. « Revenir travailler chez Moreau a toujours été une de mes options », confie-t-elle

L’ingénieure de chantier

Céleste Robert n’a eu aucune difficulté à faire reconnaître son diplôme américain au Québec, car les États-Unis sont signataires de l’Accord de Washington et parce que les programmes d’études en génie dispensés à l’Université de Norwich sont reconnus comme étant comparables à ceux du Canada.

Chez Moreau, Céleste Robert travaille comme ingénieure de chantier au département tuyauterie et plomberie. Moreau effectue beaucoup de travaux dans le secteur minier et installe des équipements de traitement et de transformation de la roche en minerais ; Céleste Robert réalise la tuyauterie de ces équipements. « Les mines ont besoin d’alimentation en eau, en air. Il faut aussi de la tuyauterie pour la lubrification », explique l’ingénieure. Elle mène les projets de a à z, depuis la soumission, en passant par la préparation des documents et du matériel, jusqu’à la surveillance de l’exécution des travaux sur le chantier. « Je vois le projet au complet, c’est ce que j’aime », déclare-t-elle, ajoutant que « d’un projet à l’autre, ce ne sont jamais les mêmes problèmes, il y a toujours de nouvelles solutions à trouver et toujours de nouvelles choses à apprendre ». Elle voit dans ses apprentissages des occasions de faire évoluer sa carrière.

Au-delà des aspects techniques, elle porte aussi un intérêt au contact humain. « Le côté humain peut parfois être laissé de côté, ou perçu comme étant accessoire, du moment que le projet est bien exécuté. Je crois au contraire que pour le client, le contact humain et la façon dont il est traité ont de l’importance. »

Et le hockey ? Céleste Robert n’a pas accroché ses patins ; elle joue toujours pour le plaisir et agit comme entraîneuse dans des équipes de hockey mineur. En été, elle joue aussi au volley-ball de plage, au soccer et au softball. À côté de ces activités sportives, elle participe à des festivals de musique, elle dessine et écrit des poèmes, et elle aime passer du temps avec sa famille, notamment en aidant ses parents à la ferme. Bref, sa vie est toujours bien remplie.

 

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