Bien-être animal : des bâtiments de plus en plus modernes

Les bâtiments et les équipements évoluent aussi très rapidement dans le secteur de la production animale pour mieux refléter les besoins de la société.

Cet article s’inscrit dans la collection « DOSSIER GÉNIE AGRICOLE»
Par Pascale Guéricolas


Dans le but d’assurer le bien-être des animaux destinés à la consommation (poulets, porcs, brebis…), les agriculteurs et agricultrices cherchent de plus en plus à leur fournir des espaces bien aérés, bien chauffés, et où les déplacements sont facilités.

«Cette série de données s’intéresse à la température de l’animal, à ses déplacements, ainsi qu’à la quantité de nourriture et d’eau ingérées.»

Stéphane Godbout, ing. — Institut de recherche et de développement en agroenvironnement

L’équipe du chercheur à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement Stéphane Godbout a ainsi mis au point un modèle qui combine plusieurs mesures sur l’animal afin d’avoir une meilleure idée de son ressenti. Aidés de plusieurs autres spécialistes, ces experts et expertes ont coordonné des travaux pour mettre au point de nouvelles logiques de contrôle. « Cette série de données s’intéresse à la température de l’animal, à ses déplacements, ainsi qu’à la quantité de nourriture et d’eau ingérées », explique l’ingénieur.

Ces informations sont ensuite croisées avec d’autres critères, comme l’âge, le poids, l’énergie dégagée, la température extérieure et le taux d’humidité dans l’air. Tout cela permet de concevoir des systèmes automatisés de ventilation et de chauffage qui répondent aux besoins réels de l’animal et favorisent sa santé et sa productivité.

«Nous accompagnons nos clients dans le choix des technologies en ayant en tête deux composantes essentielles : le bien-être des animaux et la sécurité du personnel.» 

— Alain Chagnon, ing. — Fusion Expert Conseil

L’ingénieur en génie agroenvironnemental Alain Chagnon connaît bien cet univers. Avec une quinzaine de collègues exerçant dans divers domaines du génie (agricole, mécanique, électrique, civil, des structures), le propriétaire de Fusion Expert Conseil aide des clients qui se dirigent vers l’automatisation ou bâtissent de nouvelles étables. « Nous les accompagnons dans le choix des technologies en ayant en tête deux composantes essentielles : le bien-être des animaux et la sécurité du personnel », indique le dirigeant.

Les ingénieures et ingénieurs, maîtres d’œuvre des projets, prennent donc soin à d’étudier la circulation des animaux à l’intérieur de bâtiments de ferme de plus en plus grands, gérés par de moins en moins de personnel. Il faut veiller à ce que les animaux en liberté puissent facilement passer d’un espace à l’autre sans blesser les employés et employées, tout comme les vaches qui ne sont plus enchaînées. Des barrières intelligentes favorisent les déplacements sécuritaires, tandis qu’un robot aspirateur nettoie les allées, qu’un robot de traite collecte le lait à la demande et que des équipements automatisés règlent la température et la ventilation dans l’étable. Le propriétaire contrôle le tout avec son téléphone intelligent.

Dans ce monde de plus en plus connecté, la collecte et l’automatisation de données dans des modèles mathématiques précis deviennent la norme.

 

Odeurs analysées

L’olfactomètre dynamique, créé et conçu par Denis Choinière, ing., lors de sa maîtrise en sciences à l’Université McGill, témoigne de cette évolution.

 

«En utilisant nos services de laboratoire d’échantillonnage, nos clients vont rapidement savoir s’ils se conforment aux normes et critères de qualité de l’air à proximité de leurs installations.» 

— Denis Choinière, ing. — AtmoDC

 

L’appareil Onose-8 présente trois tubes d’air à huit panélistes. L’un des tubes contient la source d’air. Il peut s’agir d’une odeur provenant d’une ferme, d’un centre de tri, d’un centre de compostage ou autre. La personne doit identifier en temps réel le tube où elle détecte l’odeur, puis préciser sa tolérance à cette odeur sur plusieurs heures.

Ces données servent à modéliser le périmètre de la zone touchée par une émission d’odeurs en fonction du volume d’air, de la circulation des vents et de la topographie de la région.

Autrement dit, il est possible de déterminer le voisinage affecté par des odeurs émanant de sources comme des cheminées, des surfaces liquides dans un bassin de traitement d’eau, des aires de ventilation, etc.

«En utilisant nos services de laboratoire d’échantillonnage, nos clients vont rapidement savoir s’ils se conforment aux normes et critères de qualité de l’air à proximité de leurs installations», affirme l’ingénieur Denis Choinière, qui a fondé AtmoDC.

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