3 août 2011

Effondrement sur la A-720 : l’Ordre des ingénieurs du Québec invite le ministre des Transports à reprendre l’essence du rapport de la Commission Johnson!

Montréal, le 3 août 2011 - L’effondrement d’une partie de la structure de béton sur une voie aussi fréquentée que l’autoroute Ville-Marie a suscité, au cours des derniers jours, plusieurs réactions sur ce qui a pu le causer. «La nomination de deux ingénieurs indépendants et l’annonce par le ministère des Transports de son intention de rendre public le rapport d'inspection des ingénieurs ainsi mandatés pour déterminer les causes de l'effondrement sont de bonnes nouvelles en soi. Il faut toutefois aller plus loin pour s’assurer que de tels évènements ne se reproduisent plus», a commenté la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, madame Maud Cohen, ing.

Alors que la confiance des citoyens du Québec est ébranlée, le ministre des Transports, monsieur Sam Hamad, ing., doit revenir à l’esprit du rapport de la Commission Johnson qui reprenait elle-même plusieurs des commentaires alors formulés par l’Ordre des ingénieurs du Québec. Rappelons que l’Ordre y avait soutenu ce qu’il a maintes fois rappelé, à savoir l’importance de gérer les infrastructures tout au long de leur cycle de vie. Cela comprend notamment la surveillance des travaux de construction par un ingénieur.  La surveillance des travaux n’est actuellement pas obligatoire en vertu de la Loi, une faille de sécurité que l’Ordre voudrait voir corrigée dès que possible dans le cadre de la révision de la Loi sur les ingénieurs. Ajoutons que les mandats de surveillance doivent être donnés par le maître d’ouvrage et non par l’entrepreneur.

Pour assurer une gestion adéquate et transparente des infrastructures publiques, l’Ordre préconise également la mise en place de plans d’intervention et d’entretien sur chacune de celles-ci pour s’assurer de leur qualité et de leur sécurité tout au long de leur cycle de vie qui se mesure en décennies. Ces plans doivent évidemment couvrir toute intervention susceptible d’affecter la structure d’un ouvrage.

L’Ordre recommande de plus l’établissement d’un processus de suivi des interventions sur les infrastructures, de manière à pouvoir retracer la nature de tous les actes professionnels d’ingénierie effectués sur un ouvrage de même que les responsables, aussi bien en ce qui a trait à la conception originale qu’en ce qui concerne toute modification effectuée par la suite. En quelque sorte l’établissement, pour un ouvrage, d’un dossier de santé, avec les résultats d’examen et le suivi des traitements qui lui sont prescrits. Tout ouvrage d’ingénierie critique pour la sécurité du public devrait avoir un tel dossier, qui établirait entre autres les niveaux de service et de sécurité compatibles avec son âge, son état général et les travaux d’entretien et de réfection prescrits.

«Les enseignements tirés de l’effondrement du viaduc de la Concorde puis de celui des paralumes sur l’autoroute A-720 ne doivent pas rester lettre morte. Il appartient maintenant au ministre des Transports d’assurer son leadership et de reprendre l’essence du rapport de la Commission Johnson. C’est ainsi qu’on pourra regagner la confiance du public dans la gestion des infrastructures», a conclu madame Cohen.

À propos de l’Ordre des ingénieurs du Québec
Fondé en 1920, l’Ordre des ingénieurs du Québec regroupe plus de 60 000 professionnels du génie de toutes les disciplines, à l’exception du génie forestier.

Mission
L’Ordre a comme mission d’assurer la protection du public en contrôlant l’exercice de la profession dans le cadre de lois constitutives de l’Ordre et de mettre la profession au service de l’intérêt du public.