9 December 2025

Continuer d’y croire… et d’agir


Édito
Par Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA, ASC.


L’été dernier, les négociations internationales sur la pollution plastique n’ont pas abouti. Au sud de la frontière, les exigences environnementales perdent du terrain. Chez nous, les gouvernements revoient à la baisse les cibles liées à la vente de véhicules électriques. Le développement durable est-il sur la voie de garage? Comme profession, faut-il cesser d’y croire?

En faisant abstraction du bruit

Si on fait abstraction du bruit ambiant et des discours pessimistes, on arrive à discerner des tendances lourdes. L’électrification du transport en est une : les véhicules électriques ou hybrides rechargeables devraient compter pour 25 % des ventes internationales en 20251. Même si l’Amérique du Nord paraît hésitante comparativement à la Chine et à l’Europe, la direction générale est claire et les investissements des entreprises sont au rendez-vous.

La production d’énergie prend aussi le chemin de la décarbonation : en 2024, 80% de l’ajout à la capacité de production mondiale a été effectué dans les filières nucléaire ou renouvelable (principalement solaire)2.

À noter : 91 % des nouveaux projets d’énergie renouvelable réalisés la même année étaient plus rentables que leurs équivalents fossiles3. Au-delà des tendances, il y a la nécessité. Les changements climatiques contribuent non seulement à la dégradation accélérée de nos infrastructures, mais ils ont des effets très réels sur la vie et sur la santé des gens4.

Maximiser l’apport du génie

Le Code de déontologie des ingénieurs nous rappelle qu’il faut nous préoccuper des répercussions de nos travaux sur l’environnement, de même que sur la vie, la santé et la propriété des personnes. Pas question de baisser les bras, donc.

Au contraire, il faut redoubler d’ardeur et augmenter l’efficacité des interventions de la profession. C’est dans cette perspective que l’Ordre a sondé ses membres sur la question de la durabilité climatique. Je vous invite à découvrir les résultats à la page 26.

J’aimerais souligner à quel point la profession comprend l’importance de relever ce défi : plus de 9 membres sur 10 sont engagés, à des degrés divers, en faveur de l’environnement. Oui, certains se heurtent à la résistance de leurs clients, à l’absence de moyens ou à des règlements inadaptés; mais la grande majorité souhaite soit en faire plus, soit être mieux outillée ou informée pour pouvoir améliorer sa pratique. L’Ordre utilisera ces données pour mieux appuyer ses membres sur ce sujet crucial.

Il est vrai que l’appui au développement durable peut être cyclique, et nous vivons indéniablement une période de « refroidissement ». Mais il n’y a aucune ambiguïté sur la cible à long terme : notre long game, c’est de vivre plus durablement. Aussi bien agir maintenant.

 

Références :

  1. The Conversation
  2. International Energy Agency 
  3. Agence internationale pour les énergies renouvelables
  4. Institut national de santé publique du Québec

 

Retrouvez tous les articles dans la revue PLAN d’hiver 2026

 

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