Ils le font d'abord au sein de la Société des ingénieurs civils du Canada, créée en 1887.
À peine un an plus tard, le gouvernement du Québec fait adopter une loi qui restreint la pratique
du génie aux seuls membres de cet organisme. Puis à partir de 1918, la Société cède la place
à l'Institut canadien des ingénieurs.
C'est le 14 février 1920 que naît le premier ancêtre de l'Ordre des ingénieurs du Québec :
la Corporation des ingénieurs professionnels du Québec. Dès sa fondation, le nouvel organisme -
qui compte alors 500 membres - se préoccupe de crédibilité et d'encadrement.
Par exemple, la première réunion du conseil sert, entre autres, à préparer des règlements.
Le ton est donné! Quelques années plus tard, en 1924, la Corporation produit un premier code d'éthique et charge un comité d'étudier la pratique illégale.
En 1932, elle adopte le sceau officiel des ingénieurs. Cet outil permet d'authentifier les plans, rapports et documents officiels produits par les ingénieurs et, du coup, éloigne les fraudeurs.
Plus tard, en 1959, la Corporation met sur pied la catégorie des ingénieurs juniors dans le but
de mieux préparer les futurs ingénieurs à leurs devoirs et responsabilités.
À partir des années 1960, le Québec se modernise à grande vitesse, et l'encadrement des ingénieurs suit la cadence :
1964 - Le gouvernement du Québec approuve la nouvelle Loi sur les ingénieurs; la Corporation
des ingénieurs professionnels du Québec est renommée Corporation des ingénieurs du Québec,
et son conseil d'administration passe de 8 à 21 membres.
1973 - La création de l'Office des professions du Québec et l'adoption du Code des professions modifient en profondeur la réglementation québécoise des ordres professionnels. Le nouveau système professionnel est fondé sur le principe suivant : la protection du public est mieux assurée
si le contrôle de l'exercice d'une profession est effectué par des pairs.
1974 - Le Code des professions entre en vigueur. La Corporation des ingénieurs du Québec
devient alors l'Ordre des ingénieurs du Québec. Le conseil d'administration est nommé Bureau, lequel compte désormais 20 membres élus par leurs pairs et 4 représentants du public, désignés
par l'Office des professions du Québec.
1976 - Le code d'éthique adopté en 1924 est remplacé par le Code de déontologie des ingénieurs,
un règlement auquel doivent se conformer tous les ingénieurs.
Une société en mutation
Parallèlement à toutes ces modifications légales et institutionnelles, la profession d'ingénieur évolue avec la société québécoise. L'Ordre des ingénieurs du Québec reflète ces changements.
Par exemple, les francophones sont de plus en plus nombreux à opter pour des études en génie.
Si, en 1970, ils comptent déjà pour 50 % des ingénieurs québécois, en 2004, ils représentent 89 %
des membres de l'Ordre.
Au début des années 1970, Danielle W. Zaïkoff réussit un doublé : elle devient la première femme
à siéger au Bureau, puis à le présider, en 1975. Cet exploit témoigne d'un vaste tournant social. Cependant, les femmes sont peu nombreuses à embrasser la profession. En 1987, l'Ordre fait
de l'augmentation de leur présence l'un de ses choix de société et met sur pied un plan d'action
en ce sens. En 2004, l'Ordre compte plus de 5 000 ingénieures, soit 10,5 % de ses membres.
En 1987, l'Ordre des ingénieurs du Québec choisit de prendre une part plus active aux débats publics et aux grands enjeux de société. Il fait alors du développement technologique
et des préoccupations environnementales ses priorités d'intervention.
L'Ordre aujourd'hui
L'Ordre des ingénieurs du Québec compte actuellement plus de 62 000 membres, ce qui équivaut
à plus de 20 % des ingénieurs du Canada. Par le nombre de ses membres, il est le deuxième plus important des 46 ordres professionnels chargés de protéger le public par le gouvernement
du Québec.