, 4 juillet 2023

Louis Beauchemin, ing., quittera la grande famille de l’Ordre

Après avoir occupé le poste de directeur général de l’Ordre des ingénieurs du Québec pendant près de six ans, Louis Beauchemin, ing., prendra sa retraite le 11 août prochain. À cette date, il confiera les clés de l’organisation à l’ingénieur Patrick Savard.

Cet article s’inscrit dans la collection « entrevue ».
Par Sandra Etchenda, réd. a., photos : Israel Valencia, Chloé Dulude et Didier Bicep


Louis Beauchemin, appelé affectueusement « Louis » par les employées et employés de l’Ordre, s’est entretenu avec le magazine Plan afin d’expliquer les raisons de son départ et pour faire le bilan de son mandat.

 

Pourquoi avez-vous décidé de prendre votre retraite à ce moment-ci de votre carrière?

Je considère que c’est le bon moment ! J’ai réalisé les objectifs que je m’étais fixés à mon arrivée et c’est le temps de passer le flambeau. À 64 ans, je suis en bonne santé et je peux en profiter pleinement pour voyager, faire plus d’activités sportives, et bien d’autres choses encore. De plus, mon épouse a déjà pris sa retraite l’an dernier.

Je n’ai pas encore tout planifié quant à mes projets après le 11 août, mais une chose est sûre : je vais commencer par me remettre en forme. Actuellement, je me sers du vélo pour une partie de mes déplacements quotidiens, notamment pour me rendre au bureau. Je compte bien avoir une retraite active, mais pas uniquement sur le plan physique.

 

Avez-vous l’intention de siéger à des conseils d’administration liés à votre profession?

Oui, bien sûr. Honnêtement, j’ai beaucoup apprécié mes presque six années à l’Ordre des ingénieurs du Québec en tant que directeur général, et je suis sincèrement reconnaissant de cette expérience.

Je compte continuer à m’impliquer au sein de l’organisation. D’abord en tant que membre, je souhaite participer à des activités organisées par l’Ordre. Comme je l’ai indiqué à la présidente, Sophie Larivière-Mantha, ing., je pourrai faire partie de différents comités. J’aurai également du temps libre pour m’investir dans d’autres projets.

Une forte mobilisation

Quels ont été les principaux défis que vous avez relevés à l’Ordre et quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier?
En tant que directeur général, j’ai dû faire face à un défi majeur : regagner la confiance du public, du gouvernement et des parties prenantes envers notre profession. Au début de mon mandat en 2017, seulement 75 % de la population avait une opinion favorable à l’égard des ingénieures et ingénieurs. Aujourd’hui, je suis fier de dire que ce chiffre est passé à 87 %, grâce à notre travail constant et à une communication plus efficace avec le public.

Mais ce n’était pas le seul défi à relever. En interne, il fallait mobiliser les membres du personnel en créant un environnement de travail plus agréable et en favorisant la collaboration entre les départements. Nous avons éliminé la hiérarchie dans la culture de l’organisation, notamment en aménageant des espaces de travail collaboratifs qui favorisent la participation de tout le monde. Nous avons construit un environnement où toutes les employées et tous les employés ont la possibilité de s’exprimer. Résultat : le taux de mobilisation du personnel de l’Ordre a augmenté de manière significative, passant de 79 % à 95 %.

Nous avons éliminé la hiérarchie dans la culture de l’organisation […] Le taux de mobilisation du personnel a augmenté de manière significative, passant de 79 % à 95 %.

Louis Beauchemin, ing. — Ordre des ingénieurs du Québec

Bien sûr, ces changements n’ont pas été faciles à mettre en place, mais nous avons réussi, malgré la pandémie de COVID-19, à maintenir un niveau élevé de mobilisation et d’engagement du personnel dans la poursuite de nos objectifs communs.

 

Que retenez-vous de votre expérience des six dernières années en tant que directeur général de l’Ordre?

Mon expérience à l’Ordre m’a permis de construire une équipe solide et unie. Nous avons travaillé ensemble comme une famille, avec des personnes qualifiées qui ont la bonne attitude pour entreprendre des projets et les mener à bien avec succès. Nous avons été en mesure de recruter et d’embaucher les personnes capables d’accomplir de nombreux projets pour les membres, les futurs membres et le public.

Les équipes ont réussi à mettre en œuvre le Plan ING 2020 et travaillent maintenant à la réalisation du Plan ING 2025, en respectant les objectifs d’agilité interne fixés par le Conseil d’administration. En tant qu’organisation, nous avons accompli l’un de nos principaux objectifs, à savoir améliorer les processus d’admission, d’inspection et d’enquête.

 

Selon vous, quels sont les plus grands défis auxquels l’Ordre devra faire face dans les prochaines années?

On peut dès à présent prévoir le fait que la profession d’ingénieur aura à surmonter trois grands défis : la pénurie de main-d’œuvre, la mondialisation et la transformation de la profession. Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, il est essentiel de poursuivre les efforts visant à rendre la profession d’ingénieur de plus en plus attrayante pour les jeunes, y compris pour les femmes ; pour y arriver, nous misons sur des actions de valorisation des sciences et du génie, entre autres.

Chaque année, l’Ordre accueille environ 1000 professionnelles et professionnels formés à l’étranger, ce qui témoigne de notre ouverture à la mondialisation. Nous devons continuer à faciliter l’intégration de ces personnes au sein de l’Ordre.

Enfin, notre profession évolue : nous utilisons de nouveaux outils, comme l’intelligence artificielle, et de nouveaux domaines d’expertise en génie sont en émergence. Cela implique qu’il y aura un grand besoin de formation et de développement professionnel pour nos membres, tant sur le plan technique qu’en ce qui concerne les compétences dites humaines. Les établissements d’enseignement ainsi que l’Ordre ont d’ores et déjà un rôle important à jouer dans ces domaines.

 

Quand vous pensez aux fonctions que vous exercez actuellement, qu’est-ce qui vous manquera le plus lorsque vous serez à la retraite?

Ce qui me manquera le plus, ce sont les gens. Sur le plan personnel, je ressens déjà de la nostalgie à l’idée de quitter la grande famille de l’Ordre.

J’ai eu l’occasion de côtoyer de près chacune des personnes ici et de développer un esprit de corps et une confiance mutuelle. Cette proximité nous a permis de collaborer efficacement pour concrétiser des projets importants pour l’Ordre. Je pense au nouveau site Web, aux magnifiques galas de l’excellence, à l’ingénieuse série web Génie ou quoi?, au futur site d’emploi dont le lancement est prévu à l’automne 2023, ou encore à l’admission unifiée, un chantier audacieux qui sera déployé en 2024.

Simplement merci

Maintenant que vous prenez une pause dans votre carrière, à qui aimeriez-vous exprimer votre gratitude?

Bien que je ne le mentionne pas aussi souvent que je le devrais, je tiens à exprimer toute ma gratitude à ma famille, plus particulièrement à mon épouse, pour avoir suivi mes pas à travers sept pays différents pendant 20 ans.

Je reconnais que cela n’a pas toujours été facile pour elle et nos enfants, mais en regardant en arrière, je crois que cette expérience d’expatriation nous a enrichis humainement. Je suis conscient que ce n’était pas une tâche facile de m’accompagner et de déménager à maintes reprises durant toutes ces années, de la Pologne au Venezuela en passant par le Chili.

 

Après avoir travaillé avec dévouement à l’Ordre pendant près de six ans pour les membres, les CPI et le public, tout en plaçant le bien-être des employées et des employés au cœur de ses préoccupations, Louis prendra sa retraite le 11 août 2023. Les membres du personnel de l’Ordre lui souhaitent une retraite à son image : hyperactive!

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