L’agroenvironnement : Un domaine du génie en pleine effervescence

Encore peu connu, ce secteur est un terreau propice à la création d’une foule de technologies adaptées aux besoins du monde agricole de plus en plus automatisé, et en phase avec le développement durable.

Cet article s’inscrit dans la collection « DOSSIER GÉNIE AGRICOLE»
Par Pascale Guéricolas


Vaste terrain de jeu pour les ingénieures et ingénieurs

Les innovations agroenvironnementales ressemblent un peu à des sandwiches étagés : elles rassemblent dans une même technologie les avancées de diverses disciplines.

«Contrairement à l’aéronautique ou à l’industrie automobile où les contraintes et les règles sont nombreuses, je trouve qu’il n’y a guère de limites à l’innovation dans le domaine agricole », lance Vincent Machabée. Cet ingénieur en génie agroenvironnemental, propriétaire d’Innotag, conçoit et vend de l’équipement pour les grandes cultures. À ses yeux, ce secteur constitue un terrain de jeu rêvé pour les ingénieures et les ingénieurs.

Il suffit de penser aux outils de gestion des cultures dans les champs par GPS qui équipent les tracteurs, aux drones survolant les plantations pour repérer le manque de fertilisants des végétaux dans certaines zones en se basant sur des chartes de couleurs, ou aux capteurs de rendement. Installés sur les équipements de récolte, ces derniers recueillent des données qui permettent ensuite d’évaluer les performances de secteurs précis, puis d’ajuster la quantité et le type d’intrants pour la prochaine saison.

Depuis 15 ans, la robotique occupe également une place importante en production animale. Les vaches circulent maintenant librement dans nombre d’étables et elles disposent à leur convenance d’un robot de traite. Plusieurs de ces équipements analysent en temps réel la qualité du lait, tout en donnant parfois des renseignements sur la santé de l’animal. D’autres robots, comme celui qui achemine la nourriture ou nettoie les déjections, allègent la tâche des agricultrices et agriculteurs. Il devient plus facile de s’occuper de plus grands troupeaux avec un personnel réduit.

«Même quelqu’un de peu expérimenté peut utiliser ce sarcleur de façon efficace, simplement en prenant soin de le lever de terre au bout du champ.»

— Vincent Machabée, ing. — Innotag

Sarcler la bonne profondeur sans dévier de sa route

Bon nombre de ces technologies viennent du monde du génie, en particulier du génie agroenvironnemental. C’est le cas d’un sarcleur, imaginé par Vincent Machabée, pour aider à contrer la résistance de certaines herbes indésirables dans les champs de maïs et de soya, un phénomène qui découle en grande partie de l’utilisation abusive d’un herbicide comme le glyphosate depuis plusieurs décennies.

Très précis, ces sarcleurs, qui circulent à bonne vitesse dans les champs pour une meilleure efficacité, peuvent être équipés de deux caméras 3D dirigées vers les rangs pour distinguer les mauvaises herbes de la culture principale. En cabine, la personne qui pilote cet équipement dispose d’un écran où les données apparaissent, grâce à un système Isobus, qui gère la communication entre cet équipement de pointe et le logiciel.

Par ailleurs, un système de guidage perfectionné contrôle le sarcleur d’une douzaine de mètres de large, pour effectuer ses tâches de désherbage sur des rangs parfois distants de seulement 20 cm. « Même quelqu’un de peu expérimenté peut utiliser ce sarcleur de façon efficace, simplement en prenant soin de le lever de terre au bout du champ », souligne son concepteur.

 

Lire les autres articles du Dossier : Génie agricole

Bien-être animal : des bâtiments de plus en plus modernes

Virage moderne pour les serres du Québec

Améliorer l’apport en eau

Le génie à la ferme

Un système d’irrigation sur mesure

L’IA : une révolution pour l’agriculture moderne?

 

En savoir plus : 

Voir aussi