, 3 mai 2022

Yvette Lynch, ing. : voyage dans le monde du génie

Portrait
Australienne de naissance, Yvette Lynch est arrivée au Québec il y a 12 ans. Cette ingénieure qui a parcouru une bonne partie de la planète trouve finalement de nombreuses similitudes entre son pays d’origine et son pays d’adoption.

Cet article s’inscrit dans la collection « Professionnel formé à l’étranger ».

Par Clémence Cireau, photos : Luis Medina et Didier Bicep


Durant toute sa scolarité, Yvette Lynch a développé un goût prononcé pour les mathématiques et la physique. «J’ai toujours voulu comprendre comment les choses fonctionnaient. Le génie est justement la discipline correspondant à cette quête. Cette voie m’a semblé naturelle, d’autant plus que je souhaitais également travailler dans un environnement innovant.» En 1997, après un baccalauréat en génie électrique à l’Université de Sydney, Yvette Lynch se joint aux équipes australiennes de l’entreprise américaine Honeywell. Elle devient alors ingénieure de projets dans le département des systèmes de contrôle d’accès et de sécurité des bâtiments. Elle s’occupe de la conception et de la mise en service de systèmes de sécurité industriels. En 2000, elle décide de voyager afin «d’explorer le monde et ses riches cultures». L’Asie, l’Afrique, l’Amérique du Sud et enfin l’Amérique du Nord, où elle découvre aussi le Yukon et l’Alaska. Elle voyage pendant six ans avant de s’installer en Belgique avec son compagnon québécois, aussi ingénieur, rencontré en Équateur. «La Belgique était pour nous une très bonne base pour découvrir l’Europe.» Une occasion fort intéressante s’est alors présentée : Yvette Lynch se joint à la firme Pauwels International comme gestionnaire de projets pour des projets clés en main de sous-stations électriques fixes et mobiles en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Le couple s’installe à Lierre, une charmante ville située dans la partie flamande du pays.

La discipline est un langage international en soi. Malgré les langues différentes, les ingénieurs et ingénieures se comprennent dans le monde entier.

Yvette Lynch, ing. — Alstom

Destination suivante? Québec!

«En Belgique, nous avons accueilli notre premier enfant et avons décidé de nous installer au Québec pour nous rapprocher de la famille de mon conjoint», retrace Yvette Lynch. En 2009, forte de ses expériences à l’international, l’ingénieure intègre les équipes d’Areva T & D, puis, un an plus tard, celles d’Alstom Grid. Organisée, dynamique et dotée d’un très bon relationnel, Yvette Lynch gère des soumissions à des projets pour la division des sous-stations électriques clés en main. En 2018, elle passe du monde de l’industrie électrique à celui des transports, «d’abord chez Bombardier Transport, puis de nouveau chez Alstom, qui en a fait l’acquisition en 2021». Yvette Lynch continue son parcours dans le domaine des soumissions, maintenant pour les trains. «Être gestionnaire de soumissions, c’est chercher à gagner des projets pour son entreprise, résume-t-elle. C’est un travail d’équipe qui, au final, doit produire une offre compétitive et innovante qui répond aux besoins de la clientèle. À chaque soumission, son défi. C’est stressant et stimulant, j’adore ! C’est comme en sport, on se dépasse parfois durant plus d’un an pour gagner des projets complexes.»

Un parcours international

En côtoyant des gens de différentes cultures, Yvette Lynch a su s’ouvrir et développer un sens de l’écoute. «Cette expérience de l’altérité a été un réel atout dans mes différents emplois. Elle m’a aidée à me lier avec des personnes très diverses selon les projets.» Yvette Lynch souligne également les avantages offerts par le génie dans les carrières internationales. «La discipline est un langage international en soi. Malgré leurs langues différentes, les ingénieurs et ingénieures se comprennent dans le monde entier. Il y a du travail partout, les industries recherchent des personnes exerçant l’ingénierie en Europe, en Asie, en Amérique du Nord.» Yvette Lynch se sent particulièrement à l’aise dans sa vie au Québec. Elle remarque de grandes similitudes avec l’Australie dans les manières d’être et de concevoir le rapport au travail. L’apprentissage de la langue française a été l’aspect le plus compliqué de son immigration. «C’est pour cela que la plupart des Australiens immigrant au Canada s’installent dans les provinces anglophones. Ça a pris du temps, mais j’étais très fière lorsque j’ai obtenu le niveau suffisant pour devenir membre de l’Ordre.» Sa famille, ses amis et les plages australiennes lui manquent. À cause de la pandémie, elle n’a pas pu se rendre dans son pays natal depuis maintenant trois ans. Son prochain voyage est prévu pour Noël. «C’est loin… J’aimerais retourner y vivre un jour. Je ne sais pas comment ni quand, mais je sens bien que ça se fera», conclut l’ingénieure, afin de boucler la boucle de ce voyage qui l’a amenée à découvrir le monde pour comprendre comme il tourne.

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