31 août 2022

Savoir gérer les risques : Les meilleures pratiques

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Parce que la gestion des risques est un volet essentiel de leur travail, les ingénieures et ingénieurs ont accès à de nombreux outils pour les aider à faire les choses dans les règles de l’art. L’ingénieure Najat Kamal s’est inspirée du Guide de pratique professionnelle de l’Ordre pour décrire sa méthode de gestion des risques.

Par Brigitte Trudel


Responsable de la gestion des risques pour Nexans Canada, secteur de l’environnement et de la qualité, l’ingénieure Najat Kamal insiste cependant sur le fait qu’au-delà des meilleures pratiques de gestion des risques, la sensibilisation et la communication sont au coeur d’une stratégie performante pour tout projet d’ingénierie. « Qu’il s’agisse du personnel, des gestionnaires, des sous-traitants ou même du grand public, tout commence par la sensibilisation des gens à l’importance de gérer les risques, indique Najat Kamal. Cet aspect d’un projet doit être pris très au sérieux, puisque les conséquences peuvent être très graves. Une bonne communication entre les différents intervenants est donc indispensable. Et parce que les risques sont nombreux et qu’on ne peut pas tous les traiter en même temps, il faut savoir les prioriser. C’est là qu’interviennent les outils de gestion des risques. »

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En voulant régler un problème, on peut parfois en créer un autre, d’où l’importance de consulter toutes les personnes concernées par le projet.

— Najat Kamal, ing. — Nexans Canada

Responsable de la gestion des risques pour Nexans Canada, secteur de l’environnement et de la qualité, l’ingénieure Najat Kamal insiste cependant sur le fait qu’au-delà des meilleures pratiques de gestion des risques, la sensibilisation et la communication sont au coeur d’une stratégie performante pour tout projet d’ingénierie. « Qu’il s’agisse du personnel, des gestionnaires, des sous-traitants ou même du grand public, tout commence par la sensibilisation des gens à l’importance de gérer les risques, indique Najat Kamal. Cet aspect d’un projet doit être pris très au sérieux, puisque les conséquences peuvent être très graves. Une bonne communication entre les différents intervenants est donc indispensable. Et parce que les risques sont nombreux et qu’on ne peut pas tous les traiter en même temps, il faut savoir les prioriser. C’est là qu’interviennent les outils de gestion des risques. »

Les meilleures pratiques

Najat Kamal résume les meilleures pratiques de gestion des risques en quatre actions prioritaires, soit s’entourer d’une bonne équipe, s’outiller adéquatement, suivre une démarche structurée et consigner les renseignements pertinents concernant tout le projet. Si ces quatre aspects sont bien compris et intégrés dans la gestion des risques, le projet, les équipements et les installations ainsi que tous ceux qui les entourent seront bien protégés.

Bonne équipe

« Pouvoir compter sur des points de vue différents permet de ne rien laisser au hasard. Ainsi, le jumelage de personnes issues de différents champs de compé­tences pour gérer les risques d’un projet réunit des visions et des approches diversifiées et complé­mentaires, explique-t-elle. Cette pluridisciplinarité contribue à une analyse plus pointue et à une plus grande couverture des risques ; elle favorise également la recherche de solutions performantes et de mesures d’atténuation efficaces et bien adaptées. De plus, prendre en compte tous les points de vue et l’expérience des gens à travers le processus de gestion de risques peut être valorisant pour eux, et fort profitable à l’organisation. »

Bons outils

Les outils mis à la disposition des équipes d’ingénierie pour gérer les risques sont nombreux et répondent à un vaste éventail de besoins. Pour l’analyse des risques par exemple, il existe différentes méthodes – le HAZOP, l’arbre des causes, l’analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC), etc. – qui com­portent chacune leurs avantages, il s’agit de choisir la mieux adaptée à la situation.

Démarche structurée

« Le succès d’une bonne stratégie de gestion des risques repose sur une démarche bien structurée, souligne Najat Kamal. Il faut y aller par étape, dans une suite logique d’actions, pour ne rien oublier. Je propose une démarche en six étapes. On doit d’abord dresser la liste exhaustive de tous les risques répertoriés, pour ensuite les catégoriser selon leur nature (technique, financier, opéra­tionnel, humain, etc.). Puis, chacun d’eux doit être évalué et priorisé selon sa probabilité d’occurrence et sa gravité.

Il existe une grille d’évaluation pour réaliser cet exercice. Il importe alors de déterminer les mesures d’atténuation pour chaque risque. La planification d’un échéancier en fonction des priorités et l’attribu­tion des rôles et responsabilités des membres de l’équipe permettront ensuite d’entamer la mise en place des mesures. La démarche com­porte aussi le suivi des résultats afin de s’assurer que les mesures ont bien l’effet escompté. »

Renseignements consignés

Enfin, la quatrième action priori­taire parmi les meilleures pratiques consiste à conserver tous les ren­seignements concernant le proces­sus de gestion des risques.

« On n’insistera jamais assez sur l’importance de la documentation, note-t-elle. Qui plus est, celle-ci doit être accessible à tous, en tout temps. Cette documentation importante facilitera les suivis et les vérifications à faire ainsi que les changements au sein des équipes ; elle pourra aussi servir de référence pour d’autres projets. »

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Gérer le changement

« Bien gérer les changements effectués dans le cadre d’une gestion des risques est primordial, mentionne Najat Kamal. Négliger cet aspect peut augmenter les risques. En effet, en voulant régler un problème, on peut parfois en créer un autre, d’où l’importance de consulter toutes les personnes concernées par le projet. Ainsi, si je veux atténuer un risque en faisant un changement, en apportant une modification au projet, je dois m’assurer que cette action n’a pas d’impact ailleurs. Consulter toutes les parties prenantes permet d’éviter cette erreur. Il faut avoir le point de vue et la perception de tous et toutes pour avoir une vision globale du projet. Il faut faire circuler l’information relative à ces changements, par des affiches par exemple, des signalements visuels. Des signaux doivent être transmis aux travailleurs et travailleuses et aux équipes quand un changement a été fait sur le terrain, les équipements ou les procédés. Si tout le monde n’est pas informé, il peut y avoir des blessures, ou des personnes peuvent commettre des erreurs sans le vouloir. »

Assurer le suivi des risques

La toute dernière étape du pro­cessus est celle de maintenir les actions entreprises et les amélio­rations apportées. « Il faut assurer un suivi constant des risques d’un projet d’ingénierie qui, selon sa nature, est souvent appelé à évo­luer avec les besoins et les objec­tifs de l’entreprise, précise Najat Kamal. La meilleure façon de le faire, c’est de constamment tenir à jour la description des suivis. On peut alors se référer en tout temps aux actions précédentes, lesquelles nous rappellent ce qui a été fait et ce qui doit être fait périodiquement. Ces précieuses informations peuvent contribuer à empêcher ces risques d’appa­raître ailleurs. »


Pour en savoir plus, visitez votre Guide de pratique professionnelle

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