9 novembre 2023

Main-d’œuvre en génie : 52 000 nouveaux professionnels et professionnelles en génie seront requis d’ici 2033

Montréal, le 9 novembre 2023. – Signe de son rôle essentiel au sein de nos grands projets de société, la demande de main-d’œuvre en génie connaîtra une vigoureuse croissance de 40 % dans les 10 prochaines années. Ainsi, d’ici 2033, 52 000 nouveaux professionnels et professionnelles en génie seront nécessaires pour répondre aux besoins liés à la croissance économique et aux départs à la retraite.

C’est ce qu’illustrent les plus récentes projections de l’offre et de la demande en main-d’œuvre en génie réalisée par l’Ordre des ingénieurs du Québec avec la collaboration d’Aviseo Conseil, qui se penche sur la décennie 2023-2033.

« Grâce à leur vision, leur créativité et leur savoir-faire, les ingénieures et les ingénieurs sont aux premières loges des progrès environnementaux, sociaux et économiques de notre société. En anticipant les besoins en génie sur le marché du travail, l’Ordre vise à proposer des pistes de solutions afin que la profession puisse offrir à la population québécoise un avenir prospère et innovant », a déclaré la présidente de l’Ordre, Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA.

Un équilibre fragile

L’étude, qui constitue une mise à jour des prévisions de l’Ordre réalisées en 2021, brosse le portrait des besoins et de l’offre de main-d’œuvre de la décennie à venir. Globalement, l’offre projetée devrait augmenter pour répondre à ces besoins, mais l’équilibre demeure néanmoins précaire.

En outre, certains domaines pourraient devoir composer avec un manque de main-d’œuvre. C’est notamment le cas du génie aérospatial, qui a connu une reprise plus rapide que prévu à la suite de la pandémie. Le génie électrique pourrait aussi être en situation de déficit, étant entre autres interpellé par la transition énergétique et le virage numérique. Le génie informatique demeurera également largement sollicité en raison de la tendance à la numérisation.

La rareté de la main-d’œuvre se fera particulièrement sentir dans des régions qui connaissent une croissance à la fois démographique et économique importante, soit les Laurentides, Lanaudière, Chaudière-Appalaches ainsi que la Capitale-Nationale.

Offre de main-d’œuvre en hausse : des incitatifs qui portent fruit

Fait notable : tout comme la demande, l’offre de main-d’œuvre en génie devrait croître de manière appréciable d’ici 2033. En effet, les universités québécoises devraient octroyer plus de 10 000 diplômes de baccalauréat, maîtrise et doctorat en génie par année d’ici 2033. Il s’agit d’une hausse de plus de 20 % comparativement aux prévisions réalisées en 2021.

Cette hausse est attribuée à la popularité grandissante de certains programmes d’études en génie, notamment grâce aux incitatifs gouvernementaux visant à accroître le nombre de diplômées et diplômés dans le domaine.

« Si le bilan s’est amélioré depuis nos projections de 2021, l’équilibre entre l’offre et la demande projetées demeure fragile. Il est donc important de poursuivre nos efforts afin que le génie reste en phase avec les besoins de la population québécoise », souligne Mme Larivière-Mantha.

« Il faut également se rappeler que ces prévisions évaluent si l’offre de professionnelles et professionnels en génie sera suffisante pour combler les besoins futurs. Certains secteurs peuvent toutefois composer en ce moment même avec un déficit de main-d’œuvre, qui les a menés à revoir la planification de leurs projets à la baisse dans les dernières années. Dans ces cas, un surplus de main-d’œuvre en génie pourrait contribuer à un rattrapage et accélérer la réalisation de ces projets », a conclu Mme Larivière-Mantha.

Des pistes d’action

S’appuyant sur les constats de l’étude, l’Ordre a formulé des pistes d’action pour les différentes parties prenantes de l’écosystème du génie afin de répondre aux besoins du marché :

  1. Poursuivre l’appui aux initiatives visant à augmenter le nombre de diplômées et diplômés en génie.
  2. Veiller à ce que les universités reçoivent le financement requis pour accroître leurs capacités de formation et s’adapter à l’augmentation prévue de la population étudiante en génie.
  3. Continuer à mobiliser tous les acteurs en vue d’accroître la représentation des femmes et des personnes issues de groupes minoritaires au sein du génie.
  4. Promouvoir les initiatives pour accroître la productivité des entreprises tout en soutenant le renforcement de la main-d’œuvre dans les domaines de génie nécessaires pour accompagner les PME.

En bref

  • D’ici 2033, les universités québécoises octroieront plus de 10 000 diplômes de baccalauréat, maîtrise et doctorat en génie par année selon les projections.
  • La demande de main-d’œuvre en génie devrait croître de 40 % dans les 10 prochaines années.
  • Le génie électrique, le génie aérospatial ainsi que le génie informatique et logiciel pourraient devoir composer avec un déficit de main-d’œuvre.
  • Les domaines du génie qui connaîtront la plus forte augmentation de la demande en main-d’œuvre sont le génie informatique (73 %), le génie chimique (47 %) de même que le génie aérospatial (30 %).

Pour en savoir plus

À propos de l’Ordre des ingénieurs du Québec

L’Ordre des ingénieurs du Québec a eu 100 ans en 2020. Il regroupe quelque 72 000 membres et personnes candidates à la profession d’ingénieur de toutes les disciplines du génie, à l’exception du génie forestier. Il a pour mission d’encadrer l’exercice de l’ingénierie et de soutenir le développement de la profession afin d’assurer la protection du public. L’Ordre est devenu le premier ordre professionnel carboneutre en 2022.

Cet article est inclus dans :