Rapport de la commission Johnson : l’Ordre des ingénieurs du Québec est satisfait des recommandations et exhorte le gouvernement à y donner suite dans les meilleurs délais

L'Ordre des ingénieurs du Québec se déclare globalement satisfait des recommandations de la Commission Johnson qui vont, pour la plupart, dans le sens des neuf propositions du mémoire que l'Ordre a présenté devant la Commission.

M. Zaki Ghavitian, ing., président de l’Ordre, déclare : « Nous pensons que les travaux de la Commission marquent un tournant dans la gestion des infrastructures au Québec. Pour la première fois depuis des décennies, la société prend vraiment conscience de la nécessité de s’occuper sérieusement de ses infrastructures publiques. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement qui doit sans tarder y donner suite. »

M. Ghavitian ajoute : « Le rapport de la Commission contient l’essentiel des éléments qui nous permettent d’espérer qu’un drame comme celui du Viaduc de la Concorde ne se reproduise plus. C’est la moindre des choses que la société doit aux victimes. Et je tiens à souligner l’excellence du gigantesque travail accompli par la Commission. »

L’Ordre est heureux de constater que la Commission a retenu l’essentiel de ses recommandations émises en qualité d’intervenant.

La première d’entre elles concerne la surveillance des travaux de construction sur les chantiers. Pour cela, il faut revoir le cadre légal de la profession. « Les ingénieurs doivent avoir une autorité légale pour la surveillance des chantiers. De plus, si la loi contient l’obligation de surveillance, l’Ordre aura la légitimité nécessaire pour intervenir sur les chantiers», précise M. Ghavitian.
L’Ordre note avec satisfaction que la Commission retient dans ses recommandations que des plans « tel que construit » devront être signés et scellés au terme de la construction d’un ouvrage. C’est la première étape d’une véritable gestion documentaire qui doit obligatoirement être mise en place au profit des propriétaires d’infrastructures. L’Ordre espère que le gouvernement légifèrera également dans ce sens.
Quant à la gestion intégrée des infrastructures, la Commission répond au souhait de l’Ordre en ce qui concerne les ouvrages d’art. Cependant, il est essentiel que la loi cadre, annoncée par le gouvernement, comprenne les routes et les infrastructures urbaines, notamment les réseaux souterrains. Les municipalités sont parmi les principaux gestionnaires d’infrastructures. À ce titre, leur rôle et leurs responsabilités doivent être prévus et encadrés par la loi.
En ce qui a trait aux budgets, la Commission donne suite à la recommandation de l’Ordre selon laquelle les budgets d’entretien et de réfection des infrastructures doivent être planifiés à long terme, par exemple sur une période de 10 ans ou plus.

Par ailleurs, en matière d’administration publique, la Commission répond à une préoccupation exprimée de longue date par l’Ordre concernant les politiques d’octroi de mandats de génie-conseil basées avant tout sur la compétence. «Nous sommes très satisfaits de constater que selon la Commission la sélection des professionnels doit être faite d’abord sur la base de la compétence et du savoir-faire, et que ce principe s’appliquera également aux entrepreneurs de construction. Dans l’esprit de l’Ordre, ce principe est valable non seulement pour les ouvrages d’art, mais aussi pour l’l’ensemble des infrastructures publiques», conclut M. Ghavitian.

Il est très important pour l’Ordre, bien que la Commission ne traite pas du sujet, d’assurer une fonction de surveillance et de contrôle de l’entretien et de l’état général des infrastructures. Cette fonction doit être confiée à un organisme indépendant et imputable.

En conclusion, M. Ghavitian indique que : « L’Ordre prend bonne note des constats, des conclusions et des éléments de preuve mis au jour par la Commission. L’Ordre est responsable de l’encadrement disciplinaire de ses membres. Cette responsabilité relève plus précisément des services d’enquête et d’encadrement de l’Ordre, services qui font leur travail en toute indépendance et selon les règles du Code des professions, de la Loi sur les ingénieurs et du Code de déontologie de l’ingénieur. » L’Ordre tient à assurer que les 55 000 membres de l’Ordre constituent un corps professionnel de personnes compétentes et hautement responsables.

À propos de l’Ordre des ingénieurs du Québec
Fondé en 1920, l’Ordre des ingénieurs du Québec regroupe plus de 60 000 professionnels du génie de toutes les disciplines, à l’exception du génie forestier.
Mission
L’Ordre a comme mission d’assurer la protection du public en contrôlant l’exercice de la profession dans le cadre de lois constitutives de l’Ordre et de mettre la profession au service de l’intérêt du public.