Montréal 2 janvier 2005

L’Ordre des ingénieurs du Québec propose d’accélérer le développement hydroélectrique pour préserver l’environnement et garantir la sécurité énergétique

Dans le cadre de la consultation générale sur le secteur énergétique au Québec – Contexte, enjeux et questionnements, l’Ordre des ingénieurs du Québec affirme que la future politique énergétique du Québec doit viser trois objectifs précis : réduire l’impact environnemental et les coûts globaux de l’utilisation de l’énergie; assurer la pérennité des approvisionnements énergétiques du Québec; et mettre en valeur ses ressources énergétiques.

Dans son mémoire qui contient une trentaine de recommandations, présenté à la Commission de l’économie et du travail, l’Ordre affirme que l’hydroélectricité doit demeurer la filière privilégiée. Hydro-Québec doit augmenter sa réserve et même devancer le développement d’ouvrages, si les conditions sont favorables, pour exporter de plus grandes quantités d’électricité. La filière hydroélectrique contribue à réduire l’impact environnemental de la production d’électricité et particulièrement les gaz à effet de serre.

La problématique des changements climatiques est au cœur des préoccupations de l’Ordre et les GES ne connaissent pas de frontières. Le gouvernement doit lui aussi s’atteler concrètement à cette réalité, tout en assurant la sécurité énergétique des Québécois.

 

confirme M. Gaétan Lefebvre, ing., président de l’Ordre.

Par conséquent, l’Ordre exclut la filière thermique par combustibles fossiles pour la production d’électricité, sauf pour des cas particuliers, dont la cogénération et l’alimentation en période de pointe. La politique doit être accompagné de programmes de recherche et d’innovation visant notamment la réduction des GES, l’efficacité énergétique et la réduction de notre dépendance envers les hydrocarbures.

Pour la gestion de la politique énergétique du Québec, l’Ordre soutient qu’il est impératif de donner à un organisme indépendant les ressources et les pouvoirs nécessaires.

En tant qu’experts et à titre de professionnels au service de la société, les ingénieurs ont des opinions et des préoccupations qu’ils se doivent de faire connaître au gouvernement et à la société. Cela fait partie de leur engagement social. Les ingénieurs auront notamment à mettre en œuvre, de manière concrète, les choix des filières énergétiques qui seront retenues dans la politique. L’adaptation de nos infrastructures aux changements climatiques les concerne au premier chef.

 

a déclaré M. Lefebvre, à l’issue de la présentation.

 

Les principales recommandations de l’Ordre dans son mémoire sont récapitulées dans le document explicatif ci-joint en fonction des trois objectifs que devrait viser la politique énergétique du Québec.

Consultez le mémoire de l’Ordre des ingénieurs du Québec et l’allocution du président de l’Ordre, M. Gaétan Lefebvre, ing.

À propos de l’Ordre des ingénieurs du Québec

Fondé en 1920, l’Ordre des ingénieurs du Québec regroupe plus de 60 000 professionnels du génie de toutes les disciplines, à l’exception du génie forestier.
L’Ordre a comme mission d’assurer la protection du public en contrôlant l’exercice de la profession dans le cadre de lois constitutives de l’Ordre et de mettre la profession au service de l’intérêt du public.

Précisions sur les recommandations de l’Ordre des ingénieurs du Québec

(annexe au communiqué de presse du 1er février 2005)

  1. Réduction de l’impact environnemental et des coûts de l’utilisation de l’énergie :

Cet objectif vise les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la nécessité de s’adapter aux changements climatiques qui en résultent. Pour l’atteindre, il faut miser sur l’efficacité énergétique, adopter des comportements responsables en matière de consommation d’énergie.
En conséquence :

  • Le gouvernement doit adopter un plan global en efficacité énergétique, couvrant toutes les sources et toutes les utilisations énergétiques et proposant des mesures propres à chaque couple source-utilisation.
  • Les prix de l’électricité doivent favoriser une utilisation optimale de la ressource.
  • Le prix des émissions de GES associé à l’utilisation d’une source d’énergie pour un besoin donné doit être transmis aux consommateurs selon une méthode à déterminer (incitatif, subventions, taxes, etc.) afin de les inciter à faire les meilleurs choix énergétiques.

2. Pérennité des approvisionnements énergétiques du Québec :

L’approvisionnement énergétique suffisant à la population doit être garanti, malgré le caractère imprévisible de l’hydraulicité. Pour cela, il faut faire le choix des filières énergétiques les plus avantageuses sur les plans environnemental et économique, selon les diverses utilisations de l’énergie; et doit inclure les sources d’énergie alternatives, l’innovation et la recherche.
En conséquence :

  • La marge de manœuvre annuelle d’Hydro-Québec pour faire face aux aléas doit être portée le plus rapidement possible, à 20 TWh au moins.
  • Il faut augmenter la disponibilité et favoriser l’utilisation du gaz naturel pour les besoins de chauffage au Québec afin de dégager de l’électricité qui pourrait être valorisée à l’exportation.

3. Mise en valeur des ressources énergétiques du Québec :

Le potentiel économique de nos ressources énergétiques doit être optimisé. Le développement énergétique doit contribuer à la réduction des émissions de GES à l’échelle internationale (ils ne connaissent pas de frontières) et constituer un facteur de création de richesse pour le Québec. L’Ordre insiste particulièrement sur l’importance d’encadrer les activités de d’innovation technologiques afin de générer un maximum de retombées économiques.

En conséquence :

Le Québec doit se faire le promoteur de programmes internationaux de recherche et développement sur :

  • l’adaptation aux changements climatiques;
  • la réduction à la source des GES;
  • la réduction de la dépendance à l’égard des énergies fossiles.

Il faut également promouvoir et développer, en collaboration avec le gouvernement fédéral, des programmes de recherche à long terme dans les domaines :

  • de l’hydrogène comme carburant dans les transports,
  • de la fusion nucléaire, avec l’objectif d’une participation du gouvernement fédéral au projet International Thermonuclear Experimental Reactor (ITER).

Le gouvernement doit encourager fortement le développement local des technologies liées à l’énergie éolienne.
Il faut procéder à la réfection de la centrale Gentilly-2 afin de maintenir une expertise québécoise en fission nucléaire.
L’Ordre souhaite voir se développer l’exploration et la mise en valeur du potentiel pétrolier et gazier du Québec, afin de réduire la dépendance du Québec face aux importations d’hydrocarbures.

1er février 2005
Ordre des ingénieurs du Québec