26 April 2021

Besoins en main-d’œuvre dans l’ingénierie d’ici à 2030 : les prévisions de l’Ordre des ingénieurs du Québec

Etude
Notre récente étude « Profil de l'ingénieur d'aujourd'hui et de demain », réalisée en collaboration avec Aviséo Conseils permet de mieux saisir la contribution des ingénieurs et ingénieures à l’économie du Québec. Véritable outil, elle aide l’Ordre, les professionnel.le.s et les organisations œuvrant dans le domaine de l’ingénierie à documenter, anticiper et trouver des réponses à la réalité de la rareté de la main-d’œuvre d'aujourd'hui, et qui se maintiendra dans la prochaine décennie.

Le génie : une profession en croissance

La contribution des ingénieurs et ingénieures dans l’économie québécoise ne cesse de grandir, représentant aujourd’hui 1,6 % de l’emploi total au Québec. Plus de 75 000 personnes occupent cette profession d’excellence partout à travers la province : un chiffre qui progresse en moyenne de 2,9 % par année, tous domaines confondus.

Forte d’un salaire moyen d’environ 104 085 $, la profession d’ingénieur demeure une carrière de choix. Deux bémols à ce constat favorable : d’abord, une rémunération des femmes inférieure de 17 %, en dépit de leur implication croissante (elles représentent désormais 15 % des effectifs en génie). Ensuite, les ingénieures et ingénieurs issus de l’immigration subissent aussi un écart salarial de -5 % à -10 %, contrastant avec leur surreprésentation dans la profession (24 %) par rapport à la population québécoise en général.

Autre fait marquant : le génie séduit de plus en plus d’étudiants et d’étudiantes, avec une croissance annuelle moyenne de 5 % des effectifs universitaires dans une quinzaine de disciplines du génie. Mais cet attrait pour la profession suffira-t-il à répondre à une demande en professionnel.le.s stimulée par la croissance économique, les quelque 1000 départs à la retraite par année et la plus grande mobilité interprofessionnelle?

Des disparités à venir entre régions ou entre domaines de génie

Les besoins en main-d’œuvre devraient augmenter de 47 % d’ici à 2030, avec plus de 51 300 postes à pourvoir en génie. Cette forte croissance sera tirée par la demande en ingénieur.e.s informatiques (+98 %), ainsi qu’en ingénieur.e.s civils, mécaniques, électriques et chimiques (+30 %). Par ailleurs, on estime la demande en professionnel.le.s à 50 500 personnes sur cette même période, soit un déficit en main-d’œuvre évalué à 1,6 %.

Mais cet équilibre relatif entre l’offre et la demande cache des situations de rareté de la main-d’œuvre à prévoir dans certaines régions du Québec, ou dans des domaines ciblés.

Ainsi, à l’échelle de la province, les principales régions qui devraient connaître une rareté de main-d’œuvre dans tous les domaines du génie sont les Laurentides (-16 %), Montréal (-8 %), La Capitale-Nationale et la Montérégie (-4 %), suivies par la région de Laval (-3 %).

Si l’on se concentre sur les domaines de génie, ce sont les génies électrique et électronique (-21 %), les génies informatique et logiciel (-19 %) et le génie chimique (-9 %) qui connaîtront une rareté de la main-d’œuvre plus importante.

L’Ordre entend travailler sur deux fronts :

  1. S’assurer que les universités bénéficient du soutien nécessaire à la réalisation de leur mission de formation de la relève, et que la profession d’ingénieur soit attrayante et invitante pour les différents groupes actuellement sous-représentés.
  2. S’assurer que les formations offertes et les recherches en génie sont en constante adaptation pour rester en adéquation avec les besoins du marché du travail.

N’hésitez pas à consulter le grand dossier « Profil de l’ingénieur d’aujourd’hui et de demain »  pour en savoir d’avantage.